Collection de timbres

Collection de timbres est un événement musical présenté en trois temps: la Collection Hétu, la Collection Roger et la Collection Labrosse.

La Collection Hétu

Dirigé par le tandem Hétu-Derome, cette série de concerts met en valeur les duos. Des artistes de différentes disciplines sont ici amenés à créer de nouvelles complicités en offrant au public trois éclairages différents sur leur travail musical. Chaque soirée présente une première partie en duo et une seconde en quatuor avec le duo invité.

Participant·es

La Collection Hétu

Dirigé par le tandem Hétu-Derome, cette série de concerts met en valeur les duos. Des artistes de différentes disciplines sont ici amenés à créer de nouvelles complicités en offrant au public trois éclairages différents sur leur travail musical. Chaque soirée présente une première partie en duo et une seconde en quatuor avec le duo invité.

Participant·es

La Collection Hétu

Dirigé par le tandem Hétu-Derome, cette série de concerts met en valeur les duos. Des artistes de différentes disciplines sont ici amenés à créer de nouvelles complicités en offrant au public trois éclairages différents sur leur travail musical. Chaque soirée présente une première partie en duo et une seconde en quatuor avec le duo invité.

Participant·es

La Collection Hétu

Dirigé par le tandem Hétu-Derome, cette série de concerts met en valeur les duos. Des artistes de différentes disciplines sont ici amenés à créer de nouvelles complicités en offrant au public trois éclairages différents sur leur travail musical. Chaque soirée présente une première partie en duo et une seconde en quatuor avec le duo invité.

Participant·es

  • La Collection Roger 1: Conférence-performance

    Rencontres musique écrite / musique improvisée

    • Mercredi 22 avril 1998
      21h15
    Maison de la culture Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension
    421, rue Saint-Roch – H3N 1K2
    métro Parc
    • En salle

La Collection Roger

Ce projet est présenté dans le cadre de l’événement Rencontres musique écrite, musique improvisée organisé par l’organisme Codes d’accès. Marie Pelletier est l’invitée de Danielle Palardy Roger qui a carte blanche pour cette soirée. Trois nouvelles œuvres sont créées, dont une conjointement.

Au programme:

  • Le caillou, le cristal et le camion de Danielle Palardy Roger
  • PRN, requiem de Marie Pelletier
  • Le cadavre exquis était bien arrangé de Danielle Palardy Roger et Marie Pelletier

Danielle Palardy Roger est imprégnée des influences de la musique actuelle et Marie Pelletier de celles de la musique contemporaine. La création de l’une est un plaidoyer pour l’engagement dans la musique de création, et celle de l’autre est une manifestation vivante de la musique ludique et théâtrale. La rencontre des deux est un lieu d’échanges vivants entre la pulsion créatrice de l’instrumentiste et celle du compositeur.

Ce projet-rencontre entre deux compositeures fort différentes marque aussi la naissance de ce qui sera plus tard reconnu comme un ensemble complètement dédié à la musique actuelle, l’Ensemble SuperMusique.

Participant·es

La Collection Roger

Ce projet est présenté dans le cadre de l’événement Rencontres musique écrite, musique improvisée organisé par l’organisme Codes d’accès. Marie Pelletier est l’invitée de Danielle Palardy Roger qui a carte blanche pour cette soirée. Trois nouvelles œuvres sont créées, dont une conjointement.

Au programme:

  • Le caillou, le cristal et le camion de Danielle Palardy Roger
  • PRN, requiem de Marie Pelletier
  • Le cadavre exquis était bien arrangé de Danielle Palardy Roger et Marie Pelletier

Danielle Palardy Roger est imprégnée des influences de la musique actuelle et Marie Pelletier de celles de la musique contemporaine. La création de l’une est un plaidoyer pour l’engagement dans la musique de création, et celle de l’autre est une manifestation vivante de la musique ludique et théâtrale. La rencontre des deux est un lieu d’échanges vivants entre la pulsion créatrice de l’instrumentiste et celle du compositeur.

Ce projet-rencontre entre deux compositeures fort différentes marque aussi la naissance de ce qui sera plus tard reconnu comme un ensemble complètement dédié à la musique actuelle, l’Ensemble SuperMusique.

Participant·es

La Collection Labrosse

Performance-installation créée à partir de la thématique des points cardinaux.

Les musiciens occupent le centre d’un espace sonore spatialisé et le public est invité à déambuler autour d’eux. Au nord, craquements. Au sud, glissements. À l’est, chuchotements. À l’ouest, martèlement. Cette suite de points s’élabore sans boussole, les oreilles à 360 degrés. Une exploration de la relation entre l’acoustique et l’amplification.

Déboussolé a été créé le 22 février 1998 au Studio 12 de Radio-Canada, dans le cadre de l’émission Le Navire Night.

Participant·es

Images de l’événement

  • La Collection Roger 2: Marie Pelletier, Danielle Palardy Roger, La Chapelle – scènes contemporaines, Montréal (Québec) [Photo: Céline Côté, Montréal (Québec), 26 avril 1998]

En images

  • Face extérieure du dépliant de l’événement «Collectin de timbres»
  • Montage recto verso du carton. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la production «Collection de timbres» de Productions SuperMémé
  • Conférence de Danielle Palardy Roger et Jean Derome dans le cadre de l’événement «Rencontre musique écrite/musique improvisée
  • Extrait de dépliant
  • Montage des pages 6 et 7 du programme de «Nous perçons les oreilles» dans le cadre de l’événement «Collection de timbres»
  • Montage des pages 4 et 5 du programme de «Nous perçons les oreilles» dans le cadre de l’événement «Collection de timbres»
  • Montage des pages 2 et 3 du programme de «Nous perçons les oreilles» dans le cadre de l’événement «Collection de timbres»
  • Montage des pages 1 et 8 du programme de «Nous perçons les oreilles» dans le cadre de l’événement «Collection de timbres»

La presse en parle

Perdu le nord

Nicolas Tittley, Voir, 28 mai 1998

Imaginez un instant que vous êtes aveugle, et qu’on vous a catapulté en plein cour d’une ville inconnue. Autour de vous, la vie bat son plein, avec son cortège de bruits et de sons, qui semblent parfois s’organiser en de véritables petites pièces musicales. Guidé par vos oreilles, vous vous orientez peu à peu dans l’espace, et arrivez à donner un sens au chaos qui vous entoure. C’est exactement le genre d’expérience que vous propose Déboussolé, un spectacle «interactif» où l’on vous invite à perdre le nord magnétique au profit du nord acoustique.

Au centre de la scène, on retrouvera quatre instrumentistes, spécialistes de l’improvisation et du bruit organisé (Martin Tétreault aux tables tournantes, Michel F Côté aux percussions, Diane Labrosse aux échantillonneurs et Christof Migone aux bidules mécaniques et électroniques en tous genres). Les spectateurs sont invités à évoluer entre les musiciens et les sculptures sonores créées par l’artiste Jean-Pierre Gauthier, qui apporte un aspect visuel à cette orgie auditive. «On pourrait dire qu’il s’agit d’une installation-concert», explique Diane Labrosse. «Tout est défini par l’intervention directe des musiciens, qui se déplacent dans l’espace au même titre que les spectateurs.»

Lorsqu’il fut créé au Studio 12, de Radio-Canada dans le cadre de l’émission Le Navire Night, Déboussolé portait la marque de l’écoute subjective de la réalisatrice Hélène Prévost, mais les spectateurs présents dans le studio pouvaient circuler à leur guise et choisir leur propre promenade sonore, comme ce sera le cas pour le concert de cette semaine. «On voulait que les gens se promènent, et si, au départ, on sentait une certaine gêne, après quelques minutes, on les avait à deux pieds de nous, explique Diane. On n’avait pas imaginé à quel point ça pouvait être intimidant de les avoir si près, et, comme il s’agit d’improvisation, il nous fallait être encore plus attentifs à ce que faisaient les autres. Après le show, on était complètement épuisés.»

Bien que le projet réunisse quatre bruitistes et un sculpteur sonore, Déboussolé n’est pas exempt de motifs musicaux, loin de là. Le thème des quatre points cardinaux sert de vague point de repère autour duquel les musiciens cherchent à installer un climat évocateur. «On se plaît dans le bruit tous les cinq, mais on aime bien l’organiser, précise Diane Labrosse. Si l’on travaille autour d’une séquence ou d’une série d’accords, et qu’un moment de musique arrive spontanément, on n’hésite pas à l’exploiter, pour reposer le monde. On n’est pas là pour tester la patience de gens en les soumettant à une heure de bruit absolu!»

Bien qu’il s’agisse d’une version écourtée de l’œuvre présentée sur les ondes de Radio-Canada, le spectacle présenté à la maison de la culture devrait être riche en moments musicaux et témoigner de l’intense complicité qui unit la bande d’improvisateurs «La chose la plus difficile à maîtriser en improvisation, c’est le temps, parce qu’on n’a pas tous les mêmes repères, explique Diane. Il faut qu’on élimine le vedettariat et l’accent mis sur les performances de solistes pour créer quelque chose en groupe. On cherche surtout à éviter de se couper l’herbe sous les pieds pour se laisser porter par une idée d’ensemble, même si l’on travaille tous localement.» Un petit conseil: faites comme eux, prenez votre temps, et découvrez l’espace de Déboussolé en vous laissant guider par vos deux oreilles.

Pas DJ, patenteux

Michael D Hogan, Ici Montréal, 28 mai 1998

Depuis le temps qu’on voulait vous en parler, l’occasion est belle. Martin Tétreault, ce magicien de la manipulation des tourne-disques (ne l’appelez pas DJ), bien connu sur la scène de la musique actuelle, sort ces jours-ci non pas un, ni deux, mais cinq disques! La Nuit où j’ai dit non, en solo, Dur noyau dur, avec René Lussier, L’île bizarre, avec Diane Labrosse et Ikue Mori, La Diva et le vinyle, avec Robert M Lepage et finalement, une compilation d’inédits en compagnie de ses collègues de l’étiquette Ambiances Magnétiques. Pas de redondance cependant, puisque chacune de ces parutions éclaire une facette différente de ce musicien expérimentateur étonnant.

La Nuit où j’ai dit non, le plus étrange peut-être de ses récents albums et le seul qui ne soit pas sur Ambiances Magnétiques, est très ambiant; on pense au passage de l’éveil au sommeil, puis au rêve. Autant la musique que la pochette, ou même les notes ou les titres des pièces, suggèrent l’idée d’un enchaînement en douceur d’un état à un autre. «Je venais de sortir du projet avec René Lussier, Dur noyau dur qui, comme son nom l’indique, était plutôt radical et hard. Je sentais le besoin de me calmer les nerfs, alors j ai décidé, sans idée préconçue, de faire une série d’improvisations pendant trois jours. Dans chacune d’elles, je voulais utiliser cinq ou six disques que je mixerais presque toujours en direct, puis que j’unirais dans l’ordre d’enregistrement. Plus le travail avancait, plus j’avais de révélations. À la fin, c’était comme si les disques choisissaient eux-mêmes leur ordre d’apparition dans l’impro. Peu après, je suis parti en Belgique pour une série de spectacles et j’ai fait entendre les résultats de cette session là-bas. Les gens de l’étiquette Lowlands ont tout de suite voulu endisquer le tout. C’est étonnant comment le processus s’est enchainé naturellement du début à la toute fin de la post production. Pour moi, c’était comme refaire un disque avec la gualité sonore des vieux vinyles.»

Un cadeau, en somme, que se faisait cet indécrottable fanatique des 33 tours. Mais on ne l’y reprendra plus souvent, car il manipule dorénavant beaucoup plus les tables tournantes elles mêmes, dont il use comme de véritables «génératrices». Pour l’album L’île bizarre, en trio avec Diane Labrosse et Ikue Mori, il utilise des aiguilles préparées, patentés «qui rappellent les mouches à pêche de Riopelle», et des disques qu’il traficote lui-méme. «Quand j’étudiais en arts visuels, je travaillais avec le papier, que je découpais et collais, mais rapidement j’ai trouvé ça trop formel. J’ai pensé qu’en découpant des disques et en les recollant autrement, en intégrant ça dans une performance, j’ajoutais d’autres possibilités de discours: un discours du son, avec une certaine narrativité, à cause des «citations» musicales et vocales. Maintenant j’ajoute le travail de lutherie, Je manipule l’instrument de musique que le tourne-disque peut être. En démontant l’appareil, je me suis aperçu que tous les sons que je faisais avec les disques se retrouvaient déjà cachés, inclus dans l’objet. Je prends des vieux pick-up Caliphone qu’on retrouvait dans les écoles primaires dans les annses 60 et je fais tout ce que les professeurs nous interdisaient: je les démonte; avec l’aiguille,je grat£e les surfaces et le moteur… Des projets comme L’île bizarre s’y prétent bien à cause de l’instrumentation. Diane Labrosse est à l’échantilloneur et Ikue Mori aux percussions électroniques. Le tourne-disque devient un instrument en soi, aussi complet qu’une guitare électrique: je peux faire du mélodique, du rythmique, du percussif. Dans l’avenir, je veux pousser encore plus loin cette démarche en faisant un album d’interprétations de classiques de la musique populaire. Il y aurait du jazz, du blues, etc.»

Martin Têtreault a aussi un disque en préparation avec un autre de ces rares manipulateurs de tables tournantes — Otomo Oshihide, du Japon. Il sera constitué d’une série d’improvisations inspirées de divers états ou situations (où un théme, par exemple le mot «brûlure», amène une équivalence sonore; il a recemment procédé avec René Lussier), et aussi d’explorations à caractère rythmique bruitiste percussif, ambiant ou méme orchestral. S’il délaise de plus en plus le champ d’investigation de la «citation», on peut toutefois entendre sur la compilation d’inédits d’Ambiances magnétiques une pièce où, avec l’électro acousticien Marc Tremblay, il recrée un épisode de Chronique du disque (l’émission présentée à Radio-Canada FM durant plusieurs années avec les voix d’Henri Bergeron, Lisette Gervais, Edgar Fruitier et Yves Morin. l’utilisation de voix radiophoniques se retrouvé souvent dans son travail. «Ça vient du fait que je ne lis pas beaucoup, explique Têtreault. J’essaie d’exprimer une idée avec des mots que je considère «essentiels». Je fais un peu comme ceux qui surlignent des passages au marqueur jaune dans les livres, pour aller l’essentiel,comme on peut faire une longue prière avant de se coucher puis, en dormant, se cogner le pied et se réveiller en criant «tabarnac!» Pour moi, c’est la même chose. Les deux soulagent mais «tabarnac», c’est une prière plus directe!»

Let’s Get Lost

Blair Thompson, Hour, 21 mai 1998

At a concert a few weeks ago, saxophone-based collective Créaction focused on how music relates to the passage of time by doing a piece with six variable-speed metronomes. The flipside of that issue is space, naturally, and now another collective is offering Montréalers an opportunity to explore this equally perplexing aspect of perception.

New-music scene fixtures Michel F Côté, Diane Labrosse, Christof Migone, Martin Tétreault and Jean-Pierre Gauthier join forces next Thursday and Friday (May 28-29) to create a performance-sound installation entitled Déboussolé.

“We are going to occupy four places, north, west, south, east - the cardinal points- in a sound installation which will be based on improvisation,” composer/pianist Labrosse explained.

“The seats will be removed so that the public will be able to choose where they would like to hear the music. They can freely move around and see each performer - who will also be mobile - up close.” The music will be made with, among other instruments, samplers, Dictaphones, motors, turntables and a wide variety of live electronic percussion, all amplified but mixed improvisationally. This intended “sound compass” is, Labrosse agreed, not unlike one of composer John Cage’s circuses, in which performers are free to play from their own locales without being impelled by another musician to engage in a “dialogue.”

Multidirectional performance is by now a staple of 20th-century music. And it is not the triviality its detractors claim. Underlying it is the profound issue of how we make cognitive sense of the sounds we hear in a given “sound space.”

Psychoacousticians now tell us that musical comprehension - whether of Beethoven or of traffic noise - implies a grouping of statistically stable elements within a given sound space (pitch, duration, timbre, etc.). Which leads me back to the event’s title, Déboussolé, meaning the loss of one’s bearings or one’s orientation, but also to search for one’s senses after an emotional shock.

Obviously, if you are canoeing or hiking and are lost, the first thing you do is consult a topographical map and use a compass to get back on track. But we live in an overhyped visual age, and I truly believe a dangerous hierarchy has emerged: The eye rules, to hell with the ears, and while you’re at it, here’s some more plastic to touch. The creators of Déboussolé are trying to rescue us from that - they would like us to remember that our ears, if consulted, can also help us find our way by using an aural topographical map. That is, they can help the brain lock in on something stable, making our experience that much more comprehensible.

As Labrosse put it, “Depending on the mix, the public will not necessarily know who is playing what or from which direction the music is coming from. The last time we did this was in February for a live broadcast for Radio-Canada.This time the public can come in and experience it actively.”

Musique contemporaine

Vincent Collard, Ici Montréal, 23 avril 1998

Les Rencontres musique écrite/musique improvisée visent à réunir les protagonistes de la musique actuelle et de la musique contemporaine. Deux termes apparemment synonymes qui désignent des musiques aux origines différentes: la première, basée davantage sur l’improvisation, trouve ses sources dans le free-jazz, dans le rock progressif et dans le punk-rock, entre autres, tandis que l’autre, plutôt axée sur l’écriture «savante», est en filiation avec la tradition classique. Jérôme Biais, le concepteur des Rencontres, veut réconcilier les deux. «On considère parfois l’improvisation et l’écriture comme diamétralement opposées. Pourtant, une idée musicale qui jaillit et que l’on couche sur papier ne constitue-t-elle pas une forme d’improvisation? Et qu’est-ce que l’improvisation sinon une “écriture en direct?» En guise de réponse, quatre concerts.Jeudi soir, le quatuor Euterpe et le groupe Papa Boa avec les compositeurs Michel Frigon et Jean-François Laporte; vendredi soir, les musiciens John Gzowski et Jean-Maurice Payeur; samedi soir, Eve Egoyan et Malcolm Goldstein; et dimanche soir, les compositeures Danielle Palardy Roger et Marie Pelletier.

Mélomanes vous avez le choix… Profitez-en!

Musique

Laurent Saulnier, Voir, 23 avril 1998

Deux mondes qui se frôlent depuis des années — la musique contemporaine écrite et la musique actuelle improvisée - en viennent finalement à se rencontrer de manière officielle avec cette série de Rencontres. Ateliers de concerts sont au rendez-vous avec John Gsowski, inventeur d’instruments, et le guitariste Jean-Maurice Payeur, le vendredi 24. Cependant, le projet le plus intéressant de ces Rencontres est probablement celui entre la Justine Danielle Palardy Roger, qui s’occupe de la direction artistique, et la compositrice Marie Pelletier, le dimanche 26. On sera à même de se demander quelle est la partie écrite et qu’elle est la partie improvisée…

Paradox Paradise

Blair Thompson, Hour, 23 avril 1998

Improvised and written musics have been involved in a dialectic in the West for thousands of years. That is, each tradition has pointed up contradictions in the other, in search of musical meaning or, dare I say it, truth.

While improvisors attempt to free themselves from the constraints of, written music, musicians and composers of the notated tradition seek liberty through the very constraints a written score imposes. It’s a musical twist on the mind-body problem - a rivalry being surpassed in the human sciences, it seems, rather more quickly than in the chronically divisive world of culture.

But not according to Rencontres: music écrite/musique improvisée, a five-evening event that began with lectures last night. The series of concerts and workshops at Theâtre la Chapelle is intended to “break down the walls between improvised and notated music,” in organizer Jerome Blais’s words. “We need an equilibrium between two musical poles… during a time when certain musical styles have reached a limit.”

Among the guests is American violinist Malcolm Goldstein (Saturday, Apr 25). Goldstein straddles both traditions and, in my view, produces some of the most extraordinary violin music around, precisely because his music is neither unconstrained random improvisation nor tightly scripted reading. He will hold a solo performance/lecture before being joined by exceptional Toronto pianist Eve Egoyan. She will perform a solo work by Spain’s Maria de Alvear as well as a duet with the violinist. On Friday, Jean-Maurice Payeur will team up with Toronto’s John Gzowzki in a evening exploring the frequencies of strings. To transcend the acoustical limitations of guitars and lutes, these musicians have built their own instruments and will discuss them during a workshop. Rumour has it that a fifty-string, seffresonating guitar is on the menu.

To round out the program, tonight (April 23) two four-piece ensembles, Quatuor Euterpe and Papaboa, perform improvisation and works by Jerome Blais and Michel Oesterie. And on Sunday (Apr 26), the discipline-crossing works of two Québéc composers, Marie Pelletier and Danièlle Palardy Roger, are interpreted by an octet of musique actuelle luminaries such as Joane Hétu, Diane Labrosse and Jean Derome.

The event is being presented by Codes d’accès in conjunction with three other organizations committed to contemporary music: Innovation en concert, Theâtre La Chapelle, and Productions SuperMémé. “Each concert will have its own ‘vision’,” Blais stresses, “and I am happy that we have a musical exchange not previously foreseen.”

This spirit of interconnectedness echoes something said exactly fifty years ago by John Cage, still relevant today: “Towards that final tranquility, which today we so desperately need, any integrating occupation - music is one of them, rightly used - can serve as a guide.”

Humour atonal

Marie-Ève Gérin, La Presse, 23 avril 1998

Fan de Led Zeppelin, Marie Pelletier craque subitement pour Chopin. Elle a 14 ans. Elle regarde la télévision et fait un «méga trip d’acide». «J’ai décidé d’arrëter de prendre de la drogue en regardant un fllm sur la vie de Chopin. Ma mère m’a dit qu’elle me donneralt un piano si je finissais mon secondaire», raconte tout bonnement Marie Pelletier dans son petit appartement du Plateau Mont-Royal.

À 39 ans, un bac et une maitrise en composition en poche, Marie Pelletier a créé plus de 40 œuvres musicales dont la plupart ont été jouées à la radio ou en concert à la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), au Festival Juste pour rire, etc.

Sur sa bibliothèque, au milieu des disques, des cassettes et des partitions, Trône la photo de son grand garçon de 20 ans qui tient dans ses bras son tout nouveau petit frère…

Également précoce, son passage de la musique classique à la musique dite du XXe siècle se fait tout de même plus graduellement. «Vers la fin de l’adolescence. j’ai decouvert un milieu assez constipé bizarre et très érudit. J’étais intriguée qu’un monde pareil existe. Je suis tombée amoureuse de la musique contemporaine après avoir fréquenté les salles de concerts pendant deux ans» précise celle qui fait maintenant partie du conseil d adminisiration de la SMCQ.

Autant dire que l’interview a rapidement pris un ton assez surprenant. Marie Pelletier ne correspond pas tout à fait à l’image guindée qu’on peut se faire du compositeur de musique contemporaine.

Elle affectionne particulièrement le théâtre musical, une forme artistique peu répandue (qui n’a rien à voir avec ce que fait Luc Plamondon) où les instrumentistes et les chanteurs jouent des personnages qui parlent, chantent et se déplacent sur la scène. Jusqu’à tout récemment, elle consacrait l’essentiel de ses énergies à décrire et critiquer le milieu dans lequel elle évolue avec plaisir depuis prés de 20 ans.

«Je prends des risques, Je fais des choses qul, dans mon milieu, ne sont pas très courantes. Je le critique avec tendresse explique-telle. Par exemple, selon moi, les chanteurs et les interprètes tiennent les compositeurs en otage. On n’est plus à l’époque de Verdi où les compositeurs étaient respectés. Aujourd’hui, il n’y en a plus que pour les interprèles qui font ce qu’ils veulent avec nos tounes», poursuit-elle, parlant de ses pièces à la manière d’une chanteuse pop.

Cette autodérision n’est pas sans rappeler celle que pratique la soprano Natalie Choquette avec qui Marie Pelletier collabore d’ailleurs régulièrement depuis 1987. «J’aime beaucoup sa voix, elle me falt pleurer», confie la compositeure.«Natalie m’a beaucoup aidée dans mon travail d’écriture musIcale. Elle ne me disait pas directement que ma musique n’était pas chantable mais elle me disait qu’elle n’était pas capable de Ia chanter! Avec sa grande humilité, elle m’a fait comprendre que mon écriture était peut-être un peu tordue… Mainlenant riche d’un large répertoire et d’un prix de composition en Suisse en 1994 elle espère qu’on lui propose d’enregistrer ses œuvres sur disque. Et en attendant la gloire, elle boucle ses flns de mois avec des petits boulots, dont celui—pendant prés de dix ans— de directrice artistique et musicale du restaurant La Maison hantée.

Le concert qu’elle présentera dlmanche au Théâtre La Chapelle avec la compositeure Danielle Palardy Roger s’inscrit dans le cadre des Rencontres musique écrite / musique improvisée organisées par Codes d’accés. Les trois œuvres au programme seront Interprétées par huit musiciens dont Jean Derome, Jean-Denis Levasseur et Kristin Molnar. Chaque compositeure propose sa pièce et la troisième, commune, une sorte de poésie musicale involontaire, s’inspire de la technique dadaïste du «cadavre exquis».

N’est-il pas décevant que tant d’investissement trouve si peu d’écho dans la population? Spontanément, elle pointe du doigt les médias. «Ils font mal leur job! On est très peu diffusé à la radio. Et à la télé, on n’existe absolument pas. Je pense que la musique du XXe siècle est le seul art contemporain qui soitaussi isolé.»

En attendant la fin de l’ostracisme, Marie Pelletier élargit les frontières de son petit ghetto, compose pour le théâtre (Bonheur total de Vinor-Lévy Beaulieu ), fait des arrangements de musique populaire réve d’écrire de la musique de fllm et de gagner un Oscar…

Quand se croisent musiques écrites et improvisées

Alain Brunet, La Presse, 23 avril 1998

Provocateur jusqu’au bout des ongles, le pianiste Paul Bley a affirmé à maintes reprises qu’une pièce écrite de musique dite contemporaine et une autre de musique dite free étaient qualitativement équivalentes. Et qu’improviser free prenait beaucoup moins de temps pour arriver au même résultat! N’en déplaise à cet improvisateur fabuleux, la relation qui s’établit entre ces deux mondes n’est-elle pas beaucoup plus nuancée, plus complexe qu’il ne la décrit? Et peut-être beaucoup plus compatible qu’on ne le pense?

Le compositeur Jérôme Blais croit que si. Concepteur des rencontres musique écrite / musique improvisée qui s’échelonnent d’aujourd’hui à dimanche, Blais a mis à contribution l’organisme Code d’accès (dont il est membre actif), les Productions Super-Mémé, Innovations en concerts et le Théâtre 14 Chapelle, hôte de l’événement. Voici donc les Rencontres musique écrite / musique improvisée.

«Il s’agit de décloisonner des styles musicaux qu’on croit très différents. Il s’agit de montrer que musique improvisée et musique écrite sont essentiels à l’acte de création», explique Jérôme Blais.

«Ainsi, les musiciens classiques devront improviser, les improvisateurs devront lire. Pour une compositrice comme Marie Pelletier, par exemple, c’est l’occasion d’entrendre sa musique jouée par des musiciens qui ne sont pas issus de son monde musIcal. C’est que ces rencontres ne sont malheureusement pas possibles en temps normal…»

Ce soir, donc, la première rencontre met aux prises le quatuor â cordes Euterpe et le groupe Papa Boa. Euterpe interprétera d’abord les œuvres de Jérôme Blais et de Michael Oesterle, après quoi Papa Boa combinera rock savant, échantilonnage, improvisation, pour ensuite se retrouver face à face avec le quatuor à cordes. Ainsi, Euterpe et Papa Boa joueront ensemble des œuvres de Michel Frigon et Jean-François Laporte. Inutile d’ajouter que ces œuvres laissent une place de choix à l’impro.

Demain, on démarre avec un atelier-concert donné par les guitaristes John Gzowski et Jean-Maurice Payeur, qui sont tous deux inventeurs d’instruments; Est-ce vraiment une guitare? sera l’occasion d’une visite guidée au cœur d’instruments insolites. Dans un deuxtème temps, on aura droit à un concert en bonne et due forme, où les guitaristes-inventeurs se produiront en solo et en duo.

Samedi, la pianiste, performeure, interprète et improvisatrice Eve Egoyan (la sœur du cinéaste, soit dit en pasant) se livrera en solo avant de se retrouver aux côtés du violoniste, compositeur et improvisateur Malcolm Goldstein. Ce dernier aura offert précèdemment un concert-animation.

La soirée dominicale mettra en relief l’imaginaire de deux artistes issus d’horizons fort différents: Marie Pelletier s’inscrit dans la mouvance contemporaine québécoise (Serge Garant, Denis Gougeon, José Evangelista, Walter Boudreau, etc.), tandis que Danielle Palardy Roger est une actrice cruciale de notre musique actuelle (Justine, Wondeur Brass, etc.)

Les œuvres de ces dames seront interprétées par un genre d’orchestre de chambre, formé de Jean-Denis Levasseur (clarinettes et saxo soprano), Joane Hètu (sax alto), Jean Derome (flûtes et saxos), Diane labrosse (claviers et échantilonneur), Kristin Molnar (violon), Jean René (alto), Pierre Cartier (basse et contrebasse).

Une série de spectacle pour pousser plus loin les limites de la musique

Manon Guilbert, Le Journal de Montréal, 22 avril 1998

A partir de ce soir Jusqu’au dimanche 26 avril, au Théâtre la Chapelle, deux univers différents se rencontrent. La musique écrite et la musique improvisée se réuniront en concerts, conférences, ateliers et performances.

«Notre but, explique Jérôme Blais, initiateur de ces rencontres, était de décloisonner la musique de concert de ses cadres rigides et de provoquer des rencontres entre les musiciens de différentes disciplines.»

Le 23 avril, par exemple, le quatuor classique Euterpe et PapaBoa, ensemble d’improvisation promettent d’offrir une soirée remarquable.À elle seule, elle résume bien l’esprit de l’événement.

Tous deux conjugueront leurs efforts pour pousser plus loin les limites de la musique.

Des Instruments inventés

Dans le cadre d’un atelier offert vendredi le 24 avril, deux guitaristes compositeurs présenteront des instruments inventés.Il s’agit au cours de cette discussion de comprendre la méthode pour écrire la musique, incomparable avec aucun autre instrument. Cette rencontre aura lieu entre John Gzowski et Jean-Maurice Payeur qui donneront des démonstrations sur le Cat’s Craddle, une guitare de 19 cordes, le violoncelle Electric Dowel et la guitare Klimt.

Le dimanche 26 avril, Danielle Palardy Roger, des Productions SuperMémé rencontre Marie Pelletier, compositeur classique. Les deux jeunes femmes mélangeront les genres.Par ailleurs, Danielle Palardy Roger et le compositeur Jean Derome donneront une conférence, ce soir. On abordera le sujet des nouvelles technologies liées à l’improvisation.

Conférences

«Aucune des conférences, souligne Jérôme Blais, n’est basée uniquement sur un contenu didactique. Beaucoup de musique viendra illustrer les propos des musiciens invités.»

Le but de ces rencontres est de démontrer que l’improvisation et l’écriture ne sont pas si éloignées l’une de l’autre.

Rencontres sure to be musical adventure

Alan Conter, The Gazette, 22 avril 1998

A five-day febrile musical adventure at Théâtre La Chapelle kicks off today under the rubric Rencontres Musique Écrite/Musique Improvisée

“Encounters between composed and improvised music” is a project born of Jérome Blais and a little-known organization called Code d’Accès.

For more than a decade now, Code d’Accès has been working to provide regular outlets for young Montréal composers and performers.

It has, of late, sought to mix up new “serious” music with other forms of artistic expression.

You’d think that at the end of this millennium creators of new music wouldn’t be divided into disciplinary camps, but they are, or at least they are often enough that Blais felt it necessary to corral the two breeds into a single enclosure to see what happens.

Affer the obligatory wine and cheese today at 5 p.m. things get under way with talk - lots of it with musical quotations. Appropriately enough, the first bit of talk is about indeterminacy and improvisation in the music of John Cage, delivered by local Cagean and musicologist Johanne Rivest.

A few years ago the Smithsonian/Folkways people reissued on CD John Cage and David Tudor’s Indeterminacy of 1959. It is a document of a seminal work in audio art. The quote by Cage on the jacket is instructive: “In Zen, they say: If something is boring after two minutes, try it for four. If still boring, try it for eight, 16, 32, and soon. Eventually one discovers that it’s not boring at all but very interesting.” And thus was born sampling, and where would the world of scratch and rap and movie scores be without these bold steps?

Following Rivest, multimedia composer-sampler wired guy Frédéric Roverselli holds forth on improvising with digital sampling and plays some stuff. Michel Ratté of France talks about Wreck’s Progress, the musical collective of which he’s a part.And local heroes Jean Derome and Danielle Palardy Roger win the competition for best title of the night: Oh les jolis bruits qui s’organisent.

Tomorrow, the music starts for real with two Montréal groupings. The young Quatuor Euterpe teams up with PapaBoa - a quartet accustomed to virtual environments - to perform works by Jérome Blais, Michael Oesterle, Michel Frigon and Jean-François Laporte. Annotation optional.

Friday, guitarists John Gzowski (of Toronto) and Jean-Maurice Payeur offer a workshop in innovative guitar technique at 6 p.m., followed by a concert at 8 for guitars and prepared instruments. Saturday, pianist Eve Egoyan (yes, the sister of the other Egoyan) teams up with Montréal violonist Malcolm Goldstein. He’ll conduct a workshop at 6 and the two of them will perform in concert at 8 with works by Maria de Alvear and Goldstein.

And Sunday closes with a concert pairing two woman composers - Marie Pelletier and Danielle Palardy Roger, who has risen as one of the more creative percussion improvisers in the city.

Papa Boa, improvisation et manipulation sonore

Sophie Bernard, Branchez-vous, 2 avril 1998

Groupe d’improvisation et d’expérimentation sonore qui intègre la technologie à son processus compositionnel, Papa Boa propose une approche particulière à la musique actuelle.

Fondé par Bernard Falaise, Rémi Leclerc et Frédéric Roverselli en 1991, Papa Boa s’est donné comme projet, pour cette année, de créer des lieux sonores en mélangeant improvisation et manipulation. On peut d’ailleurs entendre un extrait de leur travail dans le salon d’écoute du site. Papa Boa a également réalisé des trames sonores pour des productions vidéo dont un radio-photo roman de Michel Lefebvre, produit par Radio-Canada, et qui sera diffusé à la radio, sur CD-ROM et sur Internet.

Papa Boa se produira, par ailleurs, à Montréal le jeudi 23 avril, dans le cadre des Rencontres musique écrite/musique improvisée. Cet événement, qui aura lieu du 22 au 26 avril, présente des concerts, des performances et des conférences par des musiciens tels que Michel Frigon, Jean-François Laporte et Jean Derome.