Pierre Labbé

Tremblement de fer

    • Samedi 23 octobre 2010
      21h30
    Cabaret Lion d’Or
    1676, rue Ontario Est – H2L 1S7
    métro Papineau + autobus 45
    • En salle

Concert/lancement de disque du projet Tremblement de fer du compositeur Pierre Labbé. Un ensemble de 13 musiciens!

Présenté en coproduction avec L’Off Festival de jazz de Montréal et la maison de disques DAME.

Concert chaudement applaudi en 2009 à l’ouverture de L’Off festival de jazz de Montréal, Tremblement de fer de Pierre Labbé, est présenté ici dans la version enregistrée sur l’étiquette Ambiances Magnétiques. Le compositeur offre ici une mouture compacte et concentrée de son projet initial: un mélange atypique de musique classique-contemporaine et de jazz actuel.

Et le saxophoniste Labbé s’est entouré, pour cette nouvelle version, d’un ensemble de treize instrumentistes qui comprend un quatuor à cordes des plus classiques, un sextuor de vents et de cuivres puissants, une guitare électrique décapante et une section rythmique qui répond au quart de tour.

Concert-lancement du disque de Pierre Labbé

Participant·es

Images de l’événement

  • L’Ensemble Pierre Labbé lors du lancement du disque Tremblement de fer [Photo: Patrick Larocque, Montréal (Québec), 23 octobre 2010]
  • L’Ensemble Pierre Labbé lors du lancement du disque Tremblement de fer [Photo: Patrick Larocque, Montréal (Québec), 23 octobre 2010]

La presse en parle

Pierre Labbé: jazz contemporain et… ferré!

Alain Brunet, La Presse, 13 novembre 2010

Cette musique a d’abord pris forme dans le cadre d’un ambitieux projet de l’Off Festival, qui réunissait à l’origine un nombre beaucoup plus considérable de musiciens. Après une expérience douloureuse de sonorisation sur scène (juin 2009), le concept a été réduit en studio à 12 musiciens. Les compositions ont été retravaillées, raffermies, complexifiées. Excellente décision de Pierre Labbé en étoffant les propositions initiales de son Tremblement de fer: il m’apparaît clair que ce jazz contemporain a atteint l’équilibre entre fines structures d’inspirations diverses (transculture, transgenres) et improvisations ferventes de très bon niveau. Saxophoniste et flûtiste, Pierre Labbé s’applique ici à faire valoir exclusivement ses talents compositeur, un art qu’il maîtrise mieux que la majorité des musiciens locaux de la mouvance jazz.

Parce qu’il est capable d’y opposer les cordes (Jean René, Mélanie de Bonville, Émilie Girard-Charest, Josiane Laberge) aux vents (André Leroux, Jean Derome, Aaron Doyle, Jean-Nicolas Trottier), et de faire se déployer cette dialectique sur des échafauds de mesures composées qu’assure une excellente section rythmique (Pierre Tanguay et Clinton Ryder), derrière laquelle se tissent de singulières interventions harmoniques (Bernard Falaise, Guillaume Dostaler). Cette matière, d’ailleurs, a été jouée brillamment à l’Off Jazz, soit le 23 octobre dernier au Lion d’or. De mémorables secousses y ont frappé l’imaginaire, c’est le moins qu’on puisse dire.

De mémorables secousses y ont frappé l’imaginaire, c’est le moins qu’on puisse dire.

Critique

Serge Truffaut, Le Devoir, 16 octobre 2010

Son album, Labbé l’a baptisé Tremblement de fer. Avant d’en causer, il y a obligation de vous signaler que cette suite musicale fut déclinée en ouverture de l’Off de l’an dernier. Labbé était alors flanqué d’une cinquantaine de musiciens, des violonistes, des trompettistes, des batteurs. Bref, des conteurs.

En juin dernier, au Studio 270, Labbé était entouré de douze instrumentistes. Ce qui a été perdu en puissance a été remplacé par la densité ou l’intensité. C’est au choix. Toujours est-il que les noms propres des musiciens appelés étant autant de gages de qualité totale, comme on dit en langue économétrique, il faut s’y arrêter.

Ni raccoleur ni compliqué complexe

Aux saxophones, il y a André Leroux, dont le son est… Comment dire? Franc du collier. Aux autres saxos, il y a Jean Derome, l’homme des subtilités comme des élégances. À la trompette, il y a Aaron Doyle, croisement de Bunk Johnson et de Lester Bowie. Au trombone, il y a Jean-Nicolas Trottier, version canadienne et pas uniquement québécoise de Steve Turre. Aux violons et au violoncelle, Josiane Laberge, Mélanie de Bonville, Jean René et Émilie Girard-Charest séduiraient John Zorn si celui-ci les entendait.

À la guitare, on retrouve Bernard Falaise, qui prend autant de risques que Marc Ribot. À la rythmique, autrement dit au piano électrique, à la contrebasse et à la batterie, Guillaume Dostaler, Clinton Ryder et Pierre Tanguay touillent juste à temps et tout le temps les gammes et harmonies de Labbé. Plus haut on a écrit que c’était dense. C’est cela, mais c’est aussi…

C’est également très étonnant comme très captivant. Ce que le compositeur Labbé et ses amis instrumentistes ont d’admirable, c’est que, nous étonnant, ils nous déstabilisent dans le sens aussi noble que bon du terme. Labbé n’essaye jamais de nous séduire en empruntant les voies du racolage ou celles opposées du compliqué complexe jusqu’à l’absurde. En clair, Labbé réveille et aiguise les neurones de toutes nos curiosités. Et ça, c’est «hénaurme».

En clair, Labbé réveille et aiguise les neurones de toutes nos curiosités. Et ça, c’est «hénaurme».