Productions SuperMusique et Joane Hétu tiennent à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), le Conseil des arts du Canada (CAC), le Conseil des arts de Montréal (CAM) et la Fondation SOCAN ainsi que les commanditaires médias Le Devoir, Radio-Montréal, CKUT et Ici.
En octobre 2002, l’Usine C accueillait les Productions SuperMusique avec la présentation en première nord-américaine de Each… and Every Inch, une production multimédia sur la vie et l’œuvre de l’écrivaine canadienne Elisabeth Smart; puis en avril 2005 avec Palimpseste d’orchestre, un grand concert élaboré à partir des musiques écrites depuis le collectif Wondeur Brass, pour célébrer les 25 ans de la compagnie. L’Usine C accueille à nouveau SuperMusique avec la plus récente œuvre de la saxophoniste vocaliste Joane Hétu, Filature, un «théâtre sonore» en trois actes.
Filature est une allégorie musicale, inspirée des matériaux utilisés par les tisserands: la chaîne, la trame et le motif. Joane Hétu dévoile ainsi d’inventifs tissus sonores et visuels où s’entrecroisent musique, danse, images vidéos et éclairages. Elle s’entoure ici de cinq musiciennes et cinq musiciens de l’Ensemble SuperMusique, de deux danseurs et de quatre concepteurs.
Avant de devenir musicienne Joane Hétu fut — dans une autre vie — tisserande. Elle a eu l’idée d’intégrer à sa nouvelle composition ses connaissances de la fibre et du métier à tisser, se proposant de relever un nouveau défi artistique. Les fils solides et nobles de la chaîne, croisés avec ceux légers, soyeux et chatoyants de la trame forment donc le point de départ de Filature, une allégorie musicale qui dévoile d’inventifs motifs où s’entrecroisent musique, danse, images vidéo et éclairage.
Depuis Castor et compagnie jusqu’à ses Nouvelles musiques d’hiver, la compositrice et musicienne Joane Hétu nous a régalés avec ses œuvres riches en textures et en saveurs, avec ses audaces, tant sonores que littéraires; ainsi qu’avec ses chansons amoureuses et ses tendres mélodies. Aujourd’hui elle nous propose avec Filature, une œuvre par laquelle se confirme une démarche résolument originale. Musique actuelle, textes et chansons, textures bruitistes et improvisation sont bien au rendez-vous; et on y retrouve surtout cette touche qui lui est si caractéristique: l’évocation de la fusion entre des forces contraires, le tendu et le souple, le mâle et la femelle.
Joane Hétu a réuni pour l’occasion des musiciens de l’Ensemble SuperMusique — ensemble à géométrie variable exclusivement voué à l’interprétation de la musique actuelle et à l’improvisation — deux danseurs et les concepteurs Pierre Hébert aux images vidéo, Bernard Grenon à la sonorisation, Guillaume Bloch aux éclairages et Louis Hudon aux costumes.
Douze interprètes inventifs et virtuoses se répartissent la scène: d’une part cinq musiciens et un danseur et d’autre part cinq musiciennes et une danseuse. L’équipe des hommes — les musiciens Guido Del Fabbro, Jean Derome, Normand Guilbeault, Pierre Tanguay, Nemo Venba, et le danseur Daniel Soulières — constitue La chaîne; celle des femmes — les musiciennes Mélanie Auclair, Claire Gignac, Joane Hétu, Diane Labrosse, Danielle Palardy Roger et la danseuse Séverine Lombardo — constitue La trame; et l’ensemble de ces douze interprètes forme Le motif.
Filature
La chaîne — La trame — Le motif
Une œuvre tissu où la musique, souveraine, se trame avec la complicité des danseurs et des concepteurs.
La chaîne — 1er acte
Tendu et résistant, le fil de chaîne ne sera constitué que de fibres nobles
Ce premier acte, interprété uniquement par les interprètes masculins — cinq musiciens, un danseur —, avec les concepteurs, représente le fil de chaîne que l’on retrouve à la base de chaque tissu. Métaphore de la continuité, de l’union et de la stabilité, cet espace sonore s’articule autour de sons tenus et de séquences répétitives.
La trame — 2e acte
Chatoyant, précieux et coloré, le fil de trame sera souple et malléable
Cet acte, interprété uniquement par les interprètes féminines — cinq musiciennes, une danseuse —, avec les concepteurs, représente le fil de trame utilisé pour constituer le tissu. Il est ici une métaphore de la fantaisie et de l’imagination du tisserand. Suite de textures et de couleurs musicales, la trame est orchestrée pour créer un espace très varié de sonorités, de climats et d’intensités.
Le motif — 3e acte
Les plus beaux motifs résultent du choix et du judicieux croisé entre vos fils de chaîne et de trame
Cet acte, interprété par l’ensemble — dix musiciens, deux danseurs —, avec les quatre concepteurs, représente l’assemblage des fils de chaîne et de trame. C’est enfin l’apparition du tissu et de ses motifs; ce délicat amalgame des musiques et textures exposées dans les actes précédents nous fait toutefois oublier les fils de chaîne et de trame: place au tisserand, place aux merveilleux motifs dessinés sur les tissus, place à la filature.
Concepteurs: Guillaume Bloch, éclairages; Colin Gagné, direction de production et régie de scène; Bernard Grenon, son; Pierre Hébert, vidéo; Louis Hudon, costumes