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    • Wednesday, October 20, 1999
      8:30 pm
    Centre culturel Calixa-Lavallée
    3819, avenue Calixa-Lavallée – H2L 3A7
    métro Sherbrooke
    • In person

Derome Tanguay Danse: Jean Derome et Pierre Tanguay
Les feuilles mortes: Jean Derome, Joane Hétu, Danielle Palardy Roger, Pierre Tanguay


Les quatre saisons de SuperMémé

Productions SuperMusique’s Four Seasons underlines the artistic direction’s new desire for a more global calendar over the whole year of activities, instead of a project-by-project calendar. This year also marks a first artistic season planned for the most part in Montréal instead of abroad. In addition, from now on, the three artistic directors will take turn presenting one major project per year.

Series detail

Participants

In pictures

  • Montage des pages 4 et 5 du programme de «Musiques d’Automne» [14 × 21.6 cm]
  • Extrait du programme «Musiques d’Automne» [14 × 21.6 cm]

In the press

Mur du son

Yves Bernard, Ici Montréal, November 21, 2002

Voici un autre excellent groupe montréalais inscrit véritablement dans la mouvance de ceux qui s’inspirent de différents courants européens comme le klezmer ou les musiques tsipanes et manouches. Ipso Facto accède d’un vocabulaire vraiment nouveau en jouant avec la rigueur classique, l’improvisation du jazz et la folie festive ou dramatique de plusieurs musiques du monde. On y décèle même des accents de tango ou des flammèches latines. Si le swing est rafraîchissant, on sent toutefois la volonté de dépasser les sources premières. On croirait même parfois avoir affaire d une réminiscence du défunt groupe Conventum et on côtoie aussi d’assez près la musique actuelle dans son aspect le plus dansant. Une très belle découverte locale de cette année!

Bruits organisés, bruits fins, bruits de printemps

Alain Brunet, La Presse, May 3, 2000

Lorsqu’elle qualifie de bruitistes ses Musiques de printemps, Diane Labrosse signifie qu’elles évacuent l’utilisation traditionnelle des instruments choisis.

«C’est plus proche de la performance, de l’installation ou de la fine manipulation que de l’interprétation au sens propre», explique la musicienne. Ce soir et demain au Centre Calixa-Lavallée, donc, son échantillonneur numérique ne sera pas couplé à un clavier tempéré. Les sources sonores emmagasinées dans sa machine seront traitées ici et maintenant.

Idem pour les menus objets qu’elle apportera. Idem pour ceux de ses collègues; la violoniste Maryse Poulin, le guitariste-luthiste Sam Shalabi, les percussionnistes Pierre Tanguay et Michel F Côté ne joueront pas de leur instrument «comme il se doit», ils en extirperont autre chose. Ils devront aussi tripoter toutes sortes de cossins. Même le danseur et chorégraphe Jacques Moisan sera invité à sortir de son rôle, ses «déplacements» seront de nature… sonore.

«Le projet, insiste Diane Labrosse, se concentre autour de la manipulation plutôt que de l’exécution musicale. Par exemple, Maryse ne prendra pas son violon pour en faire un usage ordinaire, elle en fera sortir des bruits inhabituels —épingles à linges accrochées aux cordes, traitement d’amplification, etc.»

On évoquera ainsi des ambiances et des états printanniers. Le vent, les mouches qui tapotent la fenêtre, etc. Ces Musiques de printemps seront offertes en deux parties. Primo, chaque musicien présente un solo d’environ cinq minutes à partir d’une thématique de son choix—ayant trait au printemps, bien entendu.«Les sons exposés en solo transpirent ensuite dans le travail collectif», pense la conceptrice. Secundo, l’équipe se produit dans différents contextes —trio, sextuor, etc.

Diane Labrosse explique en outre que ses Musiques de printemps doivent exprimer un maximum avec un minimum. «< Il nous t`aut trouver bon nombre de sonorités avec chaque petit objet. Ces limites mènent les musiciens à beaucoup développer les sonorités. Pour ce, chacun doit respecter l’espace sonore de l’autre. Il en résulte une musique très délicate. Ces bruits sont fins, à l’image de la nature qui s’éveille.»

Musiques de printemps

Éric Parazelli, Voir, April 27, 2000

Le premier apéro-terrasse; les mouches encore tout engourdies; le retour des oiseaux et des motos; le voisin Léopold qui lave ses moustiquaires… Pour illustrer de façon sonore ces signes annonciateurs du printemps, on ne pourrait trouver mieux qu’une bande d’allumés de musique actuelle. C’est exactement ce que feront les cinq musiciens dirigés par Diane Labrosse, lors du programme Musiques de printemps, les 3 et 4 mai au Centre culturel Calixa-Lavallée, du parc LaFontaine. Michel F Côté (percussion mécanique et électronique), Jacques Moisan (mouvements et objets), Maryse Poulin (violon, petits objets et récentes acquisitions (!?)) Sam Shalabi (guitare, oud et divers effets), Pierre Tanguay (outils) et Labrosse elle-même (échantillonneur et appareils domestiques) offriront chacun une pièce solo en première partie. Pour la deuxième, tout ce beau monde s’unira pour nous aménager en paysage un cliquetis d’instruments-objets dignes de la plus belle vente de garage». Une belle expérience ludique en perspective.

Musiques d’hiver… entre deux bordées

Alain Brunet, La Presse, February 17, 2000

On vous l’a déjà dit, les Productions Super-Mémé roulent cette année sur des quatre saisons. Les Musiques d’automne ont été un franc succés au Centre culturel Calixa-Lavallée, on enchaine ce soir et demain avec Musique d’hiver, gracieuseté de Joane Hétu.

«Craquement et sifflements. Tempête, souffles et froidures, dépouillement, lumière blanche, lenteur, silence, bruit blanc. Cérémonie musicale pour une saison de frimas et de grands vents», annonce le communiqué. Le Canal Météo confirme, Joane Hétu ne pouvait mieux tomber: deux tempêtes ont précédé ses concerts, une autre bordée risque de leur succéder.

Musique d’hiver est une pièce comportant quatre mouvements: La Chute évoque la première chute de neige de l’année, On se les gèle est un tableau de froid et de vent, Lumière de février s’inspire du blanc resplendissant et du bleu métallique qui illuminent nos paysages d’hiver, Perdu le nord se veut l’expression sonore de cette perte d’énergie, voire cette déprime généralisée au terme de la saison froide.

«J’ai choisi une instrumentation acoustique pour une une musique très épurée», amorce Joane Hétu.

«Les mélodies y sont simples, les rythmes y sont lents, j’y greffe des matières sonores étonnantes et des paroles assez directes.»

Joane Hétu jouera du sax alto et chantera, Jean Derome jouera les flûtes (alto, basse et piccolo), Guillaume Dostaler s’occupera du piano, Diane Labrosse de l’accordéon, Pierre Tanguay des percussions.

Il y aura peu d’improvisation au menu de Musique d’hiver. «Mes partitions, dit la musicienne, ne comportent peut-être pas les nuances qu’on retrouve dans la musique contemporaine; elles sont plus simples mais elles s’appuient sur des interprètes avec qui je travaille depuis longtemps, dont je sais exactement le jeu et les possibilités. Ma musique repose sur des artistes qui connaissent ma musique et qui savent en faire quelque chose.»

Autodidacte, Joane Hétu a construit son affaire lentement. Au fil des ans, au fil de Wondeur Brass, Les Poules, Justine, Nous Perçons les oreilles, Castor et compagnie, elle a fait sa petite bonne femme de chemin pour atteindre une certaine maturité.

Progression

«J’ai l’étrange impression de toujours recomposer la même affaire, avec chaque fois un peu plus de maîtrise, une meilleure connaissance du médium. J’arrive de mieux en mieux à faire passer ce que j’entends dans ma tête.

«Ma progression n’est pas rapide, admet-elle néanmoins. J’ai de plus en plus confiance en moi mais je n’ai pas encore le sentiment d’avoir atteint ma vitesse de croisière. Mais je suis fière de Musique d’hiver qui, je crois, est la plus achevée de mes pièces.»

En première partie de Joane Hetu, d’autres musiques d’hiver.On patine sur les platines: le DJ attitré de notre «musique actuelle», coloriste, bruitiste et abstrait, tentera de nouvelles hybridations en joignant ses aiguilles à celles de DJ Pocket, d’allégeance hip-hop, ainsi qu’à celles de DJ Mutante (un garçon, soit dit en passant) qui fait dans la techno hardcore.

«J’étais un peu tanné du travail abstrait auquel je suis confiné dans le monde de la musique actuelle, confie Tétreault. J’avais envie d’ouvrir sur d’autres mondes, ce que j’ai fait avec ces DJ il y a quelques mois. On a eu tellement de fun qu’on a voulu répéter l’expérience. Il faut quand même dire que Mutante et Pocket sont des déviants dans leurs genres respectifs.» Le contraire nous eut surpris…

«Chacun s’adapte au jeu de l’autre sans pour autant négliger son propre langage, explique en outre le DJ. On doit suivre les consignes d’un canevas d’intervention mais on peut provoquer des chose. On sait comment ça commence et comment ça se termine… Entre les deux, il y a toute une matière à développer. Il se peut qu’on glisse, qu’on tombe sur le cul… et qu’on se releve.»

Joane Hétu présente Musique d’hiver

Manon Guilbert, Le Journal de Montréal, February 17, 2000

Année après année, les Productions SuperMémé défendent leurs visions de la musique actuelle. Un nouveau projet, Les Saisons, se poursuit avec Musique d’hiver les 17 et 18 février.

Joane Hétu signe cette œuvre en quatre mouvements. Elle y décrit le dépouillement, la lumière blanche, la lenteur, le silence, le bruit blanc inhérents à cette saison nordique.

Depuis plus d’un an, Joane Hétu avait cette musique en tête. Elle a passé plusieurs mois à composer la pièce. «J’avais besoin de ce nouveau défi, explique-t-elle lors d’un entretien téléphonique. Mon écriture s’est améliorée, c’est tout à fait cette pièce que j’entendais. En 70 minutes, quatre blocs sont développés, La Chute, On se les gèle, Lumière de février et Perdu le nord, dans cette musicale description de l’hiver.»

Cette œuvre sera interprétée par Joane Hétu elle-même, Jean Derome, Guillaume Dostaler, Diane Labrosse et Pierre Tanguay au Centre culturel Calixa-Lavallée au cœur du parc Lafontaine. On y accueillera les gens à compter de l9h avant chaque concert. Un feu de foyer extérieur y sera allumé sur le parvis.

En première partie, trois D.J. feront une démonstration de «platinage artistique».

«Nous courons certains risques, commente Joane Hétu. Notre musique ne suit pas les mêmes règles que la musique populaire. On travaille à développer le public.»

La semaine prochaine, quelques jours après les exécutions publiques de l’œuvre, les musiciens entreront en studio, profitant du momentum à Radio-Canada, pour l’enregistrement de Musique d’hiver.

Tempête de sons

Noémi Mercier, Campus, no. 20,11, February 11, 2000

Trois DJs et six tables tournantes se préparent à donner un concert de sifflements, de craquements, de tempêtes et autres bruits d’hiver au milieu du Parc Lafontaine. Les 17 et 18 février, au Centre culturel Calixa-Lavallée, DJ Pocket, DJ Mutante et Martin Tétreault livreront leur «platinage de fantaisie» dans la salle d’une centaine de places. En première partie du spectacle gratuit Musiques d’hiver, leur segment alliera «des univers musicaux totalement différents», mentionne Martin Tétreault. Le «corrosif» DJ Mutante, le plus jeune des trois, est issu du milieu techno hardcore. Le «frénétique» DJ Pocket, un ancien professeur de break-dancing et adepte du beatbox humain, œuvre surtout sur la scène hip hop. «Moi, je suis le déviant, confie Martin Tétreault, actif en musique actuelle depuis une quinzaine d’années. Depuis deux ans, je fais surtout un travail de bruitiste, à partir du caractère abstrait du tourne-disque.» Il travaille, par exemple, sur les sons générés par les moteurs des tables tournantes.» Leur prestation de 30 minutes, intitulée Platinistes ou patinistes, sera une mosaïque de références à la saison froide, «une série de tableaux» semi-improvisés qu’ils répètent présentement en atelier. «Notre registre est très large, explique Martin Tétreault. Ça peut aller des sonorités de vent jusqu’aux références au hockey… de l’abstraction à la peinture à numéros.»

En deuxième partie sera créée Musique d’hiver, une œuvre de Joane Hétu pour voix et instruments acoustiques: saxophone, flûtes, piano, accordéon et batterie. Joane Hétu, Jean Derome, Guillaume Dostaler, Diane Labrosse et Pierre Tanguay sont tous des artistes éclectiques, actifs et reconnus sur la scène de la musique actuelle, qui ont trempé dans les milieux de la danse, du théâtre et du cinéma. Un feu de foyer extérieur sera allumé chaque soir, avant le début du concert et à l’entracte. Chaleur en perspective pour musique de froidure.

La vie en vinyle

Patrick Baillargeon, Catherine Perrey, Ici Montréal, February 10, 2000

Sorciers de la table tournante évoluant dans deux univers bien distincts, les Montréalais Kid Koala (Eric San) et Martin Tétreault n’avaient jamais eu l’occasion de se rencontrer auparavant. ICI les a convoqués pour un mix au sommet.

L’un est issu du milieu hip-hop, l’autre de celui de la musique actuelle. L’un est anglo et l’autre est franco. Deux sommités, deux manipulateurs ingénieux, deux trafiqueurs de vinyles iconoclastes et un seul médium: la table tournante. D’ici peu, Martin Tétreault croisera le fer avec les DJ Pocket et Mutante lors de l’événement Musique d’Hiver, tandis que Kid Koala sera pris dans le tourbillon Carpal Tunnel Syndrome, son très attendu premier album. Quelque 38 minutes délirantes pour trois ans de recherches minutieuses et sept mois de studio… Mais pour l’instant, ils semblent visiblement enchantés de faire connaissance.

Martin Têtreault: La seule chose que j’ai entendue de toi, c’est ton travail avec Bran Van 3000:
Kid Koala: (L’air incrédule)… Je n’ai jamais rien fait avec Bran Van!(Fou rire général.)
KK: Mais t’en fais pas, la première fois que j’ai écouté un de tes disques, c’était un des membres de Buffalo Daughter qui le faisait jouer dans le «tour bus». J’ai tout de suite demandé qui c’était, _ car je savais qu’il y avait du vinyle derrière cette musique. «Comment, tu ne connais pas Martin Tétreault? Pourtant il vient de la même ville que toi.» J’ai eu l’air con…
Cette écoute t’a-t-elle influencé?
K.K.: Disons que je n’avais jamais rien entendu de tel. Je viens du milieu hip-hop et c’est une scène qui a tes principes, tout un tas de lois non écrites, de sorte que des gens comme Martin, qui ne respectent aucun de ces «codes», sont largement ignorés par les amateurs de rap ou de techno.
M.T.: Les choses ont quand méme changé. Il y a 15 ans, quand j’ai commencé, peu de gens s’intéressaient à mon travail. Aujourd’hui, grâce au «phénomène DJ», il me semble que je n’ai jamals été aussi populaire. Je pense que des gens comme Christian Marclay ont influencé le travail de DJ plus «commerciaux», ouvrant ainsi l’esprit du public et l’amenant à s’intéresser à d’autres démarches artistiques.
K.K.: Vous êtes des précurseurs.
M.T.: Je ne suis pas à l’aise avec cette idée. Tout ce trip de vinyles est venu naturellement, car j’ai toujours été fasciné par la musique expérimentale. Ce sont mes racines.
Et tes racines, Kid?
KK: Le hip-kop, incontestablement. Lorsque je suis entré au secondaire, durant les années 80, j’ai découvert cette fascinante musique Ensuite, avec les années, je me suis penché sur les origines du rap. Les principales influences… Aujourd’hul’je m’intéresse à n’importe quoi, avec autant ds plaisir.
Nerds ou maniaques?
M.T.: Combien as-tu utilisé de vinyles pour faire ton alburn?KK: (Il réfléckit un instant)… Je dirais pas loin de 300. Surtout des trucs des années 50, 60 et 70. En tout cas, rien après 1995.
Cela doit te demander des heures de recherche? Quand tu dis que tu as utilisé 300 disques, ce ne sont que ceux que tu as retenus pour ton album?
KK: (D’un rire gêné) Oui. Je ne pourrais même pas te dire combien j’en ai écouté avant de choisir. Ça ne veut pas dire que je n’utiliserai jamais les albums que je n’ai pas retenus. Je prends des notes en les écoutant et je me dis que cela pourra toujours servir un jour ou l’autre.
M.T.: On appelle ça de la composition. Moi, c’est comme ça que je travaille. Je me dis que tel ou tel son, joué au ralenti, pourrait bien aller avec, par exemple, un extrait de gong ou de cha-cha. Je me fais comme une partition sur laquelle je vais aussi noter avec quelle table tournante et à quelle vitesse je pourrais mixer tout ça. Évidemment, tous mes disques sont soit rangés par style, soit par instrument.
KK: C’est pareil pour moi. J’ai ma section de «spoken word», ma section d’effets sonores, de musique pour enfants…
Ça doit fairé beaucoup de vinyles. Et vous vous rappelez exacte:ment ce qui vous intéresse sur chaque album?
M.T.: Pour certains disques, je dirais que oui.
K K: J’ai quatre pu cinq caisses de disques que je connais par cœur. Tu peux me tester là-dessus. Je sais exactement où se trouve tel «beep» ou tel «boum»…
Mais t’as écouté ça combien de fois pour t’en souvenir ainsi?
KK: … J’en sais rien. Plusieurs fois…
M.T.: Moi, j’ai pour principe d’éviter de travailler trop souvent avec les mêmes disques. Je n’aime pas trop me répéter.
Maintenant, tu travai11es davantage avec les tables tournantes qu’avec les vinyles, non?
M.T.: Oui, depuis deux ans je cherche à trouver le «son» qui se cache dans chaque table tournante. Pour moi, c’est un instrument de musique à part entière. Je trafique le moteur, le bras, je mets des ressorts à la place de l’aiguille… Je cherche à créer quelque chose de plus abstrait, c’est pour cela que je me suis peu à peu tanné du vinyle. Depuis cinq ans, j’utilise presque toujours le même disque. C’est mon album fétiche et je ne veux pas trop en parler de peur de ne plus jamais le trouver chez les disquaires. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il a une face vierge. Je peux faire ce que je veux avec ce disque. Je dois en avoir 60 copies à la maison.
K.K: En tout cas, je peux te dire que j’ai vraiment hâte de te voir performer!
M.T.: Et moi donc!
Et vous?

Kid Koala donnera un concert privé au Lion d’Or le 25 février en compagnie de Wiggy Smalls, Luv Daddy et certains membres de Bullfrog. Les 200 premières personnes à se procurer Carpal Tunnel Syndrome (en magasin le 12 février) pourront assister à cet événement. Autrement, nous avons quatre billets à offrir. Comment se les procurer? La réponse se trouve à l’intérieur du journal…

Martin Tétreault
Martin Têtreault a commencé à fleurer bon le vinyle en 1984. Adepte de collages et autres pratiques minimalistes en arts visuels, il s’est mis soudainement à découper des disques puis à les mettre sur une table tournante. A partir de ce moment-là, Tétreault travaille dans le domaine de la musique expérirnentale dans le sillage des Christian Marclay. David Shea et Otomo Yoshihide. Et en véritable artisan’il prépare chaque séquence musicale à partir d’échatitillons uniques, tirés de son étrange discothèque. Au Québec il est souvent «table tournantiste» auprès d’artistes comme Michel F Côté. Diane Labrosse. René Lussier, Jean Derome, et travaille avec une multitude d’autres personnes. Reconnu internationaIement (il a notamment déja fait une tournée au Japon), il évolue plus vite qu’à trente-trois tours par minute. En témoigne son net penchant pour la chirurgie de table toumante, devenue un instrument à part entière.(CP)

Kid Koala
Né en 1974 à Vancouver mais ayant passé la majeure partie de sa vie à Washington, puis à Montréal où il était d’abord venu pour étudier, Eric Yick-Keung San, alias Kid Koala, vient d’accoucher d’un premier album qui risque fort de taire du bruit. Après des années de dur labeur, de recherches minutieuses et de tergiversations de toutes sortes,Carpal Tunnel Syndrome est enfin prèt! As des platines ayant longtemps partagé la scène avec la formation locale BullFrog avant de voler de ses propres ailes, Kid Koala est soit un génie, soit un fou. Ses performances sont absolument époustouflantes et ne laissent personne indifférent, même le dernier des néophytes. (PB)

Dérapage controlé

Nicolas Tittley, Voir, February 10, 2000

C’est l’hiver, et pour le deuxième volet de leur série sur les saisons, les Productions SuperMémé-SuperMusique investissent à nouveau le Centre culturel Calixa-Lavallée pour deux soirées de musique actuelle placées sous le signe de la froide saison. C’est la saxophoniste-vocaliste Joane Hétu qui se chargera du programme principal, en présentant une création intitulée tout simplemeht Musique d’hiver, accompagnée de quatre habitués de l’écurie Ambiances Magnétiques.

Pour assurer la première partie, on a confié à un trio assez inhabituel la tâche de casser la glace. Dans une tempête de scratchs et de mix, trois D.J. iconoclastes —Martin Tétreault, DJ Mutante et DJ Pocket—évoqueront à leur manière la saison hivernale lors d’un concert intitulé Platiniste ou Patiniste. En fait de recontre inédite, on peut difficilement imaginer mieux: une figure marquante de la musique actuelle, un mordu de tout ce qui est hardcore-techno-industriel, et un adepte du hip-hop sur une même scène: ça risque de faire des étincelles. Dans leurs champs d’activité respectifs, ces trois allumés du tourne-disque sont considérés comme des visionnaires. Lorsque leurs six platines se retrouveront côte à côte, on peut s’attendre, pour reprendre la jolie expression du communiqué de presse, à une «extraordinaire séance de platinage artistique».

Comment les trois hommes en sont-ils arrivés à croiser le fer? «Il y a environ un an et demi, je faisais des soirées assez free au bar l’X, avec Pocket, explique Mutante. Je mixais des trucs gabber, et il scratchait par-dessus. J’avais déjà demandé à Martin s’il voulait participer, mais on jouait assez tard durant la nuit, dans des conditions qui n’étaient pas idéales, alors ça n’a pas adonné». «Moi, je suis couché à cette heure-là!, intervient Martin. Ce n’est pas pour rien qu’ils m’appellent le vieillard!»

Or, un beau jour—lors du Cabaret Kerozen au Cabaret, pour être précis— ça a adonné. Les trois platinistes sont montés sur scène sans aucune préparation et s’en sont donné à cœur joie pendant une demi-heure. Parmi- les spectateurs présents, certains ont été carrément décoiffés, d’autres ont fui; mais tous gardent sûrement un souvenir impérissable de cette séance de dérapage plastique plus ou moins contrôlée. «Après ce premier show, on s’est bien rendu compte qu’il se passait quelque chose de spécial entre nous», raconte Martin. «Lorsque Super Mémé m’a demandé de participer à ce concert d’hiver, j’ai tout de suite proposé de le faire en compagnie de Pocket et de Mutante. Ce qui m’intéresse, c’est de croiser des univers différents: dans les shows de D.J., on associe trop souvent des gens ayant des styles similaires.»

Pour être différents, ils sont différents; mais bien qu’ils œuvrent dans des milieux qui ne se croisent pratiquement jamais, ils partagent un désir commun de repousser les limites de leur instrument. Comment ces trois iconoclastes des platines vivent-ils l’imposition d’un thème? «Comme c’est un travail de commande, ça nous a obligés à nous resserrer; mais dès qu’on se voit, on continue à jammer librement pendant des heures!, lance Martin en riant. On a fait un plan de match qui prévoit sept propositions distinctes. On va du premier degré: les craquements de la glace, la neige qui crisse sous les pieds, les autos qui «spinnent» dans la neige, au plus abstrait, là où ça devient complètement subjectif, même si ça demeure assez évocateur.»

Une chose est sûre, toutefois: on retrouvera sur scène plus de vinyle que dans une réunion de sadomasochistes. Les trois plannistes ont fouillé dans leurs archives sonores, musicales ou non, pour trouver la matière première nécessaire à l’élaboration du spectacle. «J’aime dépoussiérer de vieux trucs; ce qu’il y a de plus l’fun, c’est de trouver des vieilles affaires et de les présenter comme si c’était complètement neuf, ça replace la perspective historique autrement», explique Mutante. «C’est de l’anthropologie sonore», poursuit Martin.

Pour Tétreault, il s’agit presque d’un «retour», puisque ses récents projets l’ont surtout amené à travailler sur la table tournante elle-même. «Justement, on veut essayer de laisser tomber notre façon habituelle de travailler pour créer une sorte d’aurore boréale», lance Mutante, de façon assez sibylline. «Parfois, l’un d’entre nous arrive avec une technique bizarre qu’il pratique seulement à la maison, comme Pocket qui joue un disque avec la cartouche placée à l’envers. J’essaie de les pousser à expérimenter avec des trucs qu’ils n’osent pas faire dans leur cadre habituel de travail. Je me dis que s’il y a un endroit pour essayer des affaires, c’est bien là.» Prêts pour le dérapage?

Super Mémé: quatre saisons dans une seule

Alain Brunet, La Presse, October 20, 1999

Elles sont là depuis toujours. Vivaldi les a composées, on nous les a jouées ad nauseam. On imagine des centaines de créateurs s’en inspirer depuis. Au Québec, Harmonium en a inventé une de plus, Daniel Bélanger les a chantées dans le désordre. Au tour des Productions SuperMémé.

Ce soir et demain, les artistes associés à cette modeste maison de production amorcent une saison de concerts tout simplement inspirée des saisons. Quatre saisons dans une, si on fait le calcul.

«C’est notre hommage au millénaire, c’est également notre célébration du 20e anniversaire de SuperMémé», souligne Danielle Palardy Roger, initiatrice de cette programmation qui se déroulera gratuitement au Centre culturel Calixa-Lavallée. Et dont le premier volet est prévu ce soir et demain.

«Nous voulons célébrer ça au cœur du parc Lafontaine, dans la nature, question de sentir le rythme des saisons. Même en cette ère de haute communication, même au tournant du millénaire, c’est encore la nature qui permet le mieux de faire l’équilibre.»

Musiques d’automne, donc. Avec un petit rituel en prime, annonce la musicienne. «Chaque soir, nous allumerons un feu sur le parvis du Centre Calixa-Lavallée. Un feu symbolique… qui permettra au public de se dégourdir à l’entracte.»

Spécialiste de la percussion, Danielle Palardy Roger assume la coordination des musiques d’automne, d’approche très acoustique—nature oblige-Pour le plat principal, seront mis en scène deux drums et deux saxes. Regroupés sous la bannière des Feuilles mortes, Jean Derome, Joane Hétu, Pierre Tanguay et Danielle Palardy Roger y proposent leurs compositions.

«Les schémas sont ouverts à l’improvisation», précise notre interviewée, avant de faire la (courte) genèse du groupe: à quelques reprises il y a deux ans, sous le concept des Feuilles mortes, cette musique allait déjà du bruitisme au jazz en passant par le folklore. L’expérience aurait été tout à fait concluante au point de remettre ça.

Pourquoi les Feuilles mortes? Pour l’automne, bien sûr. Mais aussi pour les feuilles de musique (les partitions) et le questionnement qu’elles soulèvent. Sont-elles des feuilles mortes comme des feuilles d’automne? Quel regard poser sur elles afin de leur redonner vie?»

«Des fous et des folles de musique. Des crack pot de l’invention; ils ont l’air de faire n’importe quoi, on dirait un festival du plink plunk, ils ne manquerait plus qu’ils se mettent à danser», dixit le communiqué promotionnel. Rien de moins.

Les premières parties des Feuilles mortes seront assurés par des tandems. Ce soir, Derome Tanguay Danse rassemble le saxophoniste Derome et le percussionniste Tanguay, qui mettront aussi l’accent sur différents objets sonores. Demain soir Sauvages Femmes réunira Joane Hétu et Danielle Palardy Roger, qui se proposent un menu pour voix et objets sonores.

Dans les mois qui suivront, Joane Hétu et Martin Tétreault auront le mandat des musiques d’hiver, Diane Labrosse et Michel F Côté s’occuperont du printemps. André Duchesne, lui, composera les musisques d’été qui seront présentées le 3 juin de l’an 2000, au coucher du soleil, dans le cadre du fameux Concert du millénaire.

Musiques d’automne au coeur du Parc Lafontaine

Alain Perron, Le Plateau, October 17, 1999

Productions Super Mémé propose quatre rendez-vous qui s’échelonneront sur deux millénaires. L’année des quatre saisons débute les 20 et 21 octobre, avec l’automne, pour se poursuivre cet hiver et au printemps prochains, pour se terminer l’été de l’an 2000 avec la Symphonie du millénaire présentée à l’Oratoire Saint-Joseph. Les spectacles des trois premières saisons se dérouleront au Centre culturel Calixa-Lavallée, tandis que le dernier spectacle de la série sera présenté à l’Oratoire. À cette occasion, 18 compositeurs offriront une œuvre collective qui rassemblera des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal à ceux de Super Mémé.

Depuis 20 ans Productions Super Mémé est à l’avant-garde en présentant des spectacles de musique actuelle ou de musique improvisée.

“On nous colle une étiquette de musique improvisée. Mais même dans l’improvisation il y a de l’écriture, du moins pour le noyau, le reste vient s’y greffer selon l’interprétation des musiciens. Dans la musique classique on parle de musique aléatoire. Chaque genre de musiquè possède son propre créneau d’improvisation”, mentionne Danielle Palardy Roger, une des quatre membres de Super Mémé.

“On ne peut pas penser à une musique expérimentale non plus. Il s’agit plutôt d’expériences sonores. Les gens qui assisteront au spectacle ne se contenteront pas seulement d’écouter, ils verront la musique se construire, ils comprendront comment elle est faite “, indique-t-elle.

Les 20 et 21 octobre, ce sera l’occasion d’apprécier, en plein cœur du parc LaFontaine, ces musiques délirantes qui célèbrent, chantent et klaxonnent à travers le dernier automne de ce millénaire.

Les spectateurs assisteront à une performance de musiciens avec deux saxophones et deux batteries. Les deux soirées sont divisées en deux parties. La première partie sera différente dépendant qu’on s’y présente le mercredi avec le duo Jean Derome Pierre Tanguay ou le jeudi avec le tandem formé de Joane Hétu et Danielle Palardy Roger.

La deuxième partie du spectacle réunira les quatre musiciens sous le thème Les feuilles mortes.

Cette célébration de l’automne se déroulera donc sur des musiques improvisées; des musiques pour voix, saxophones et percussions.

Concerts gratuits de Musiques d’automne

Le Journal de Montréal, October 16, 1999

Les mercredi 20 et jeudi 21 octobre, le Centre culturel Calixa-Lavallée, qui se cache derrière les grands arbres du parc Lafontaine, résonnera de musique de saison.

Productions SuPerMémé y présente en effet Musiques d’automne premier volet de son Année des quatre saisons et sorte de rituel de musique actuelle en accord avec le climat.

Pour cette célébration d’automne, on prévoit donc des musiques improvisées pour voix, saxophones, percussions et divers objets sonores.

En seront quatre cracks d’innovation musicale: Jean Derome, Joane Hétu, Danielle Palardy Roger et Pierre Tanguay.

Si l’expérience est gratuite, il faut cependant se doter préalablement de Iaissez-passer, notamment au Centre culturel Calixa-Lavallée.

Musiques d’automne

Catherine Perrey, Ici Montréal, no. 3:4, October 14, 1999

Comme Rohmer au cinéma avec ses Contes des quatre saisons, les Productions SuperMémé — SuperMusique se lancent dans un cycle de collections automne-hiver-printemps-été. On commence avec la garde-robe musicale automnale, présentée en extérieur les 20 et 21 octobre, avec, à chaque fois, deux duos et un quatuor Derome Tanguay Danse, réunissant Jean Derome et Pierre Tanguay, proposera du sax, de la batterie et des cossins sonores; et Sauvages femmes, avec Joane Hétu et Danielle Palardy Roger, mélangera voix et objets sonores. Tout ce petit monde se fondra ensuite dans le quatuor Les feuilles mortes. Au menu: musique improvisée, présentée par des gens rompus à cette discipline exigeante. Comme la saison est un brin frisquette, un feu de foyer extérieur sera allumé sur le parvis du centre culturel Calixa-Lavallée et un café-bar sera ouvert dans le hall d’entrée, pour nous en faire voir de toutés les couleurs.

Jazz Between the Festivals: Blowing with the Autumn leaves

Phil Ehrensaft, La Scena Musicale, no. 5:2, October 1, 1999

The festivals may be over, but Montréal jazz buffs can enjoy the intricate polyphonies of saxophonists Jean Derome and Joane Hétu, and percussionists Pierre Tanguay and Danielle Roger at Musique d’automne, the first of a quarterly series of concerts being held at the Centre culturel Calixa-Lavallé at 9 pm on October 20 and 21.

The concert series is masterminded by Roger’s SuperMémé cooperative to mark the passage of the seasons. The October gigs will feature the Derome Tanguay Danse duo and the Feuilles Mortes quartet (with all four artists) on the first night. The next night will feature the Sauvages Femmes duo of Roger and Hêtu for the first set, followed by Feuilles Mortes.

Checking the evidence

Derome, Tanguay, and bassist Pierre Cartier’s Thelonius Monk tribute album Evidence, is one of the major Canadian jazz recordings of this decade. (Evidence was issued in 1993 by Ambiances Magnétiques, the label headed by Hétu.) It is an intense blend of old and new. From the outset, the three musicians communicate a rare sense of the structure and spirit of Monk’s mysterious music, combined with subtle allusions to classIc jazz from Jelly Morton to swing, plus the jazz innovations that have taken place since the 1960s. Significantly, their improvisation is a polyphony of thrse equal voices rather than the more typical soloist playing against a background rhythm section. Neo-bebop ears may find this technique “free,” but it actually harks back to the origins of jazz in New Orleans.

As saxophonist-composer Derome explains, although Monk ranks equally wIth Bird, Dizy and Bud Powell as a founding father of bebop, the idiosyncratic nature of his music doesn’t fit the mouid of today’s dominant neobop. Fakebooks - the chord chart guides to jazz repertoire - simplify and thus distort the complex fabric of Monk’s music, he points out. Derome has spent long hours carefully transcribing Monk’s music in all its wondrous complexity, as he has for Mingus and Ellington.

He is uniquely poised to do so. As a teenage jazz and blues flutist who played by ear, Derome learned to read music when he began conservatory training in classical music. During the first months he piched up the classical repertoire mainly by ear, and over time his unorthodox experience has given him an exceptional ability for writing down music as he hears it.

Derome’s real conservatories, however, were Montréal venues like the Esquire Show Bar and In Concert, which featured a weekly stream of jazz greats during the 1960s and 1970s. He heard Monk, Mingus and Lacey, to name a few. He understood how their music unfolded differently from the standard bop format, where the opening theme sets harmonic parameters for virtuoso improvisations that are basically independent of the theme itself. Monk and Mingus, in contrast, systematically integrated thematic material into improvised passages. Derome found this deeply appealing.

Percussionist Tanguay is a kindred spirit. Their musical partnership has lasted for nearly two decades, another traditional practice that enhances their ability to improvise together - a marked contrast to today’s roster of shortlived groups, a tendency imposed by economic uncertainties.

Tanguay went directly to the source for his training: two years of private studies with an Indian tabla master and a further two years with African drum masters on both sides of the Sahara. Somebody with this level of initiative is unlikely to stick to the supportive role of a standard bop drummer. Tanguay’s I melodic, quietly complex playing is an independent voice. As a drummer who has been mentored in Africa, however, he can and does swing hard at will.